Atelier de confection de châssis : mieux outiller les artistes

Cet atelier auquel ont pris part 11 artistes plasticiens a été réalisé le samedi 27 mai avec deux objectifs : préparer les artistes aux exigences du marché de l’art et favoriser leu autonomie.

Le Centre d’Art qui travaille pour promouvoir l’art haïtien, s’investit dans le renforcement des capacités des artistes. L’atelier de confection de châssis se veut d’abord, un outil de conscientisation sur les exigences du marché de l’art. « Il accorde autant d’importance au contenu qu’à la présentation de l’œuvre », a souligné le Directeur exécutif du Centre d’Art, Allenby Augustin. « Étant une institution qui fait régulièrement des acquisitions, nous remarquons que les châssis des œuvres présentent parfois des défauts de fabrication. Nous avons estimé qu’il était nécessaire de non seulement solliciter leur attention sur ce problème mais aussi leur montrer comment réaliser ceux qui sont standards », a-t-il ajouté.

« Je suis en mesure à présent de réaliser un canevas conforme aux normes après l’atelier », a confié Marie Gérald Morilus, plasticienne. « Avant j’accordais peu d’importance au support de mes œuvres. Alors que, depuis l’atelier, je pense qu’une œuvre fixée sur un support, qui, par exemple, n’est pas réglementé, est moins estimée », a-t-elle témoigné.

Cet atelier permet au Centre d’Art de mieux armer les artistes face à une inflation qui ne cesse de s’accroître. « C’est une façon de mieux les équiper, eux qui sont fortement frappés par la crise économique du pays », a réagi Allenby Augustin. 

« Je payais pour le confectionnement de mes canevas. Maintenant je vais tout simplement acheter les matériaux pour les confectionner. J’aurai à payer moins et avoir plus de châssis », a informé Réginald Sénatus. « La montée des prix m’avait contrainte à produire moins et me consoler avec des canevas de mauvaise qualité », a confessé Marie Gérald, soulignant avoir uniquement besoin d’une scie circulaire pour reprendre le rythme de sa production.

Marie Gérald Morilus après l’atelier compte partager ce savoir-faire aux jeunes artistes de sa communauté. « Ils seront heureux de l’apprendre. Le confectionnement du canevas à lui seul est un métier », a lâché la plasticienne, qui habite à Bel-Air, quartier de Port-au-Prince sous emprise d’hommes armés. « Les artistes seront soulagés, car ils ne disposent pas assez de canevas pour travailler ».