Notre histoire

Le Centre d’art est une institution culturelle créée en 1944 et reconnue d’utilité publique en 1947 qui œuvre à la promotion de la création artistique d’Haïti. Le Centre d’Art est considéré comme un véritable creuset des arts plastiques en Haïti.

Une impulsion venue d’artistes

Créé sous l’impulsion de l’aquarelliste américain DeWitt Peters, et d’intellectuels haïtiens, dont notamment Maurice Borno, Albert Mangonès, Geo Remponeau, Jean Chenet ou Gerald Bloncourt, le Centre d’Art émerge alors qu’il n’existe pas encore de galeries d’art ni d’école publique d’art en Haïti. Initialement conçu comme un espace de formation et de production pour les artistes, le Centre devient rapidement une référence pour la diffusion de l’art haïtien.

Le Centre d’art permet l’émergence de plusieurs générations d’artistes plasticiens renommés, peintres ou sculpteurs, comme Hector Hyppolite, Georges Liautaud, Édouard Duval Carrié ou Iris Il est à l’origine de l’émergence du courant dit « naïf », à partir de 1945.

Les intellectuels et artistes étrangers, comme le critique cubain José Gómez Sicre en 1945 et le français André Breton en 1948, contribuèrent fortement à la valorisation et à la légitimation des peintres dits « naïfs » qui rencontrèrent par la suite un grand succès sur le marché de l’art international.

Le Centre d’art conserve un patrimoine important composé des œuvres capitales de la peinture, de la sculpture haïtienne et de documents d’une haute portée historique. Il assure la reconnaissance de la création artistique. Il donne ainsi naissance au Musée d’Art Haïtien du Collège St Pierre, qui ouvre ses portes en 1972 sur le Champ de Mars, principale place publique de Port-au-Prince. 

Fresques murales de la Cathédrale Sainte-Trinité à Port-au-Prince

La réalisation des fresques murales de la Cathédrale Sainte-Trinité à Port-au-Prince, œuvre de référence pour l’art haïtien, est également une initiative des responsables du Centre, DeWitt Peters et Selden Rodman, avec la complicité de Monseigneur Alfred Voegeli.

Le Centre d’art est également à l’origine de la création du premier journal sur les arts plastiques en Haïti « STUDIO  No 3 ». Le premier texte d’histoire de l’art haïtien, Panorama de l’art haïtien, est signé d’un des fondateurs du Centre d’art, Philippe Thoby-Marcelin en 1956.

Par la promotion de la création de ses artistes, le Centre d’art pose les bases du marché de l’art haïtien et impulse une nouvelle activité économique, qui prend de l’ampleur avec le développement du tourisme dans les années 1950. Il sert en effet de pivot pour relier le monde des arts au public et aux structures de promotion artistique. Il est l’intermédiaire des institutions internationales qui acquièrent des œuvres d’artistes haïtiens, comme Le Musée d’Art Moderne de New York (MoMA). Il devient également le référent des premières galeries d’art qui voient le jour à Port-au-Prince.

En 1965, Francine Murat, prend la relève de DeWitt Peters et pérennise la vision du fondateur. Elle poursuit les activités malgré de grandes difficultés financières, jusqu’à son effondrement le 12 janvier 2010.

Ce tremblement de terre du 12 janvier 2010 affecte lourdement le Centre d’art. Après l’effondrement du bâtiment et le décès de sa directrice, Francine Murat, l’institution reste fermée au public pendant quatre ans.C’est à l’occasion de ses 70 ans que le Centre d’art renaît, en novembre 2014, avec des aménagements provisoires installés dans le jardin de l’espace historique. L’institution reprend alors ses activités auprès du public et des artistes : cours, conférences, rencontres, expositions. En parallèle, l’équipe travaille à la valorisation du patrimoine du centre, par la conservation et l’inventaire de sa collection d’œuvres, de photographies et des archives afférentes.