Fin des ateliers de professionnalisation

© Charly Amazan

Création de dossiers artistiques, réseautage, droits d’auteur, gestion de carrière… Les artistes repartent mieux outillés pour s’adapter aux exigences du monde professionnel et faire rayonner leur travail, malgré un contexte difficile.

Jusqu’au début des ateliers de professionnalisation, Chilou Jean, artiste peintre, admettait qu’il résumait la vie d’artiste « au pinceau et au support ».

« Étant de la vieille école, je pensais qu’au mieux, on pouvait établir un réseau et renforcer ses relations avec quelques galeries », confie-t-il.

Depuis, le plasticien affirme avoir constitué une petite équipe composée d’amis, en Haïti et à l’étranger, pour l’aider à soigner son identité numérique.

Dans le cadre du projet Ann Kwape Vyolans ak Lakilti, le Centre d’Art et ses partenaires ont jugé essentiel de former les artistes aux nouvelles exigences d’une carrière professionnelle, notamment à l’ère du numérique et dans un contexte local fortement contraignant.

Cinq ateliers de professionnalisation ont ainsi été proposés :

  • Montage de projets et constitution de dossiers artistiques
  • Techniques d’archivage, enregistrement des œuvres et droits d’auteur
  • Réseaux et opportunités professionnelles
  • Élaboration de budgets et recherche de financements
  • Relations publiques et gestion de carrière artistique

« Ces ateliers m’ont beaucoup appris, notamment sur l’attitude à adopter en tant qu’artiste : comment gérer mes relations publiques, développer mon réseau numérique et présenter efficacement mon travail en ligne », témoigne Myke Surpris Joseph, qui parle d’un tournant décisif dans sa carrière de plasticien.

Jean Daniel Victor, quant à lui, a été particulièrement marqué par le module sur le montage de projets artistiques, une compétence qui lui faisait défaut lors de ses candidatures à des bourses de création. Il partage également l’intérêt de Pierre Jean, fort de plus de quarante expositions à son actif, pour la formation en techniques d’archivage. Tous deux soulignent l’importance de cet outil dans un contexte où les violences obligent de nombreux artistes à fuir leurs maisons et ateliers, rendant cruciale une meilleure organisation de leur production.

Les ateliers ont été animés par Gary Lubin, Love-Mary Coqmar, Ervenshy Jean Louis et Allenby Augustin.