Journée Découverte du mois de Juin

© Wedster Lyvert

Le Centre d’Art (CDA) a organisé le samedi 18 juin 2022, la Journée Découverte du mois de juin. Réalisée sous le thème ‘’La branche capoise du Centre d’Art’’, cette 4e Journée Découverte a permis au CDA de présenter une sélection d’œuvres de plusieurs plasticiens originaires du département du Nord, particulièrement du Cap-Haïtien, qui ont apporté leur forte contribution au rayonnement de l’art haïtien.

Le Centre s’est depuis longtemps investi dans leur formation. Il versait une contribution mensuelle à Philomé Obin pour le fonctionnement de l’annexe du Centre d’Art au Cap-Haïtien en 1953.  

 Le plasticien Godson Antoine a animé une causerie autour du thème choisi, au cours de laquelle il a fait un retour sur des dates et des évènements clés dans l’histoire de l’art haïtien. 

© Wedster Lyvert

Les artistes exposés

– Seymour Bottex

– Max Gerbier 

– Sénèque Obin

– Philomé Obin

– Antoine Obin

Chronologie de l’art haïtien au Cap-Haitien selon Pierre Monosiet 

1807-1818 : Henri Christophe encourage une certaine activité artistique pendant cette période. Il est entouré d’une équipe de huit peintres nationaux hérités de la période coloniale et placés sur la supervision de Revinchal.

1816-1818 : D’autres peintres faisaient office dans l’école du dessin et de peinture : Charles et Richard Evans.

1830-1860 : 30 artistes dont certains qui avaient été formés en France, ont travaillé à Port-au-Prince et au Cap-Haïtien.

1930 : L’artiste William Scott travaille en Haïti et pousse Pétion Savain à peindre. Un groupe d’artistes se forme autour de lui, certains rejoindront plus tard le Centre d’Art.

1941 : Création du Bureau et du musée d’ethnologie à Port-au-Prince

1943 : Peters Dewitts entre en Haïti. Prend contact au directeur de l’IAH, Horace Ashton, qui ouvre une section consacrée aux arts. 

15 sept. 1945 : Ouverture d’une annexe du Centre d’Art au Cap-Haïtien.

Seymour Étienne Bottex

Seymour Étienne Bottex est né en 1920 à Port-Margot, près du Cap-Haïtien, le 25 décembre. Encouragé par son frère Jean-Baptiste, déjà célèbre, il se consacre à la peinture dès 1955. Il entre au Centre d’art en 1961 et la galerie Issa expose ses œuvres en 1969.

Il s’est spécialisé dans les sujets tirés de la Bible et les scènes de la vie haïtienne, et peint également des scènes historiques. Une partie de son œuvre est classée dans la peinture dite humoristique. De façon très originale, il utilise souvent dans ses tableaux un second tableau donnant ainsi une dimension particulière à ses ambiances d’intérieur.

De 1968 à 1980, il expose en Angleterre, aux Etats-Unis, en France et en Italie.

De 1968 à 1980, il expose en Angleterre, aux Etats-Unis, en France et en Italie.

Seymour Etienne Bottex meurt le lundi 16 mai 2016 à 96 ans.

Max Gerbier

Né en 1951 Max Gerbier est originaire du Cap-Haïtien.

Dès son enfance, ses professeurs reconnaissent son talent, et l’encouragent. Il s’adonne entièrement à la peinture à la fin de ses études. Il peint des paysages du Cap-Haïtien où il vit, et des scènes de la vie paysanne. Quoique Influencé par Philomé Obin, il développe son propre style et fait école.

Son sérieux, son honnêteté et sa vérité se retrouvent dans sa peinture et font de lui un authentique chef de file.

Ses peintures, connues dans plusieurs pays, se trouvent déjà dans différentes collections importantes en Haïti, en France et aux États-Unis.

Philomé Obin

Né en 1892 au Limbé, près du Cap-Haitien, Philomé Obin commence à peindre, alors qu’il est tantôt coiffeur, tantôt acheteur de café.

Quand le Centre d’art est fondé il y envoie un tableau, sa première « vraie » œuvre, ainsi qu’il la définit lui-même, décrivant avec une stupéfiante précision l’arrivée de Franklin Roosevelt au Cap-Haitien pour mettre fin à l’occupation américaine combattue par le peuple haïtien.

Souhaitant former des élèves dans sa ville d’origine, Philomé Obin ouvre le 15 septembre 1945 une annexe du Centre d’art au Cap-Haïtien où, sous sa tutelle, des artistes locaux et certains membres de sa famille notamment son frère Sénèque Obin, ses fils Antoine et Télémaque Obin et son neveu Michel Obin seront formés et vont développer une pratique inspirée du maître. Parmi les autres peintres influencés par l’artiste, on peut citer Buffon Thermidor, Jean-Baptiste Bottex, Etienne Chavannes, Volvick Almonor ou encore Jean-Baptiste Jean.

Avec les artistes Castera Bazile, Préfète Duffaut, Rigaud Benoit et Wilson Bigaud, Philomé Obin participe en 1950 à la réalisation des fresques de la cathédrale Sainte-Trinité de Port-au-Prince, détruite depuis par le séisme de janvier 2010. Il y peint la Dernière Cène dans le transept Nord et une Crucifixion dans l’abside. Cette dernière montre un Jésus à la peau claire cloué sur une croix dans une rue de Cap-Haïtien.

Sénèque Obin 

Né en 1893 au Cap-Haïtien, Sénèque Obin est mort en 1977. Il est le frère de Philomé qui l’a intéressé et guidé dans sa carrière de peintre. Très influencé par son aîné, Sénèque s’est spécialisé dans les scènes historiques. Il rejoint le Centre d’art en 1948. 

Il décrit souvent des cérémonies maçonniques ayant été, comme son frère, adepte de la franc-maçonnerie. Il utilise la couleur pure et affectionne le noir. 

Antoine Obin

Antoine Obin est né en 1892 au Limbé, près du Cap-Haitien. Il commence à peindre, alors qu’il est tantôt coiffeur, tantôt acheteur de café.

Après la fondation du Centre d’art il y envoie un tableau, sa première « vraie » œuvre, ainsi qu’il la définit lui-même, décrivant avec une stupéfiante précision l’arrivée de Franklin Roosevelt au Cap-Haitien pour mettre fin à l’occupation américaine combattue par le peuple haïtien.