DOMINIQUE François Lemercier Délima
Je suis un surréaliste inspiré par la Fontaine qui fait parler les animaux. Je présente les animaux dans une civilisation parfaite comparativement aux haïtiens. Ils se défoulent sans causer de problèmes. Ils n’ont même pas la pensée de la violence. Les hommes n’ont pas cette responsabilité en eux-mêmes. La plupart d’entre eux ne réfléchissent pas, ils agissent par instinct…. Je suis un ouvrier de la culture. On m’a dit que je peignais à la manière de Chagall. Je ne le savais pas. J’ai découvert Chagall bien plus tard.
François Dominique
GRANDJEAN Michèle, Artistes en Haïti, cent parmi d’autres, p48.
François Dominique est né devant l’Eglise Sainte-Rose de Lima à Grande-Rivière du Nord le 1er septembre 1943 dans l’habitation Bois Pin à Milôt, une communauté près de Cap-Haïtien dans la partie nord d’Haïti. Il fait ses études primaires à l’école Marius Levy du Cap-Haitien et obtient un certificat de fin d’études en 1960.
Après quatre ans à l’école professionnelle, où il apprend le métier de tailleur, il obtient son diplôme de maitre-tailleur en 1966. Il décide ensuite d’entrer au lycée Philippe Guerrier pour poursuivre ses études supérieures qu’il abandonne malheureusement deux ans plus tard pour des raisons de famille et s’occupe entre-temps de dessin et d’agriculture.
Un peu plus tard, soit en 1968, la peinture frappe son imagination. Il s’inspire des dessins de Georges Ramponneau, imite des dessins dans les livres d’histoire, de grammaire et des œuvres de René Vincent, grand peintre classique et professeur de dessin à Lycée nationale Philippe Guerrier. Il commence à peindre durant un stage de 2 mois dans l’atelier et sous la supervision de l’artiste peintre capois, Philomé Obin, considéré comme fondateur de l’école d’art du Cap-Haïtien. Trois ans plus tard, il rencontre Saint-Louis Blaise âgé de quatorze ans seulement chez Charles Anatole. Dès lors, sa mentalité change. François Dominique cherche alors une orientation en se réfugiant dans son milieu rustique. Durant 2 ans, il parcourt la campagne sauvage et s’enthousiasme des paysages et de la végétation luxuriante tout en s’inspirant des mœurs de la plèbe. 1968-1969.
En 1971, sur les conseils d’une cousine, François Dominique entre à Port-au-Prince pour vendre ses tableaux.
Les galeristes Claire Jolicoeur et Michel Monnin aiment presque tous ses tableaux et l’encouragent à peindre davantage. Le 6 septembre de cette même année, François Dominique entre au Centre d’Art. Il commence alors à peindre selon son inspiration et s’abandonne à des dessins libres dans un style très personnel. Les sujets de prédilection qui marquent toutes ses œuvres ont comme toile de fond des scènes typiques de la vie campagnarde et paysanne. Son travail se distingue par l’utilisation de couleurs douces et subtiles. Sa touche est spéciale.
Pour élancer son style, il se décide d’aller chez le grand maitre Achille A. Scordillio, habitant à Pacot, l’une des principales régions de Port-au-Prince. Il y passe trois mois à peindre sur le strict regard de Maitre Achille dans un caractère miniaturisé d’une esthète remarquable « Printemps73 ». De là, il se perfectionne et devient ainsi un véritable miniaturiste en peignant les paysages de son pays natal.
Il retourne à l’école en 1973 tout en continuant à s’occuper de sa famille de la quatrième jusqu’en classe de rhéto. Il entre ensuite à l’école de journalisme.
En 1980, François Dominique fait partie du Parti Démocrate-Chrétien Haïtien (PDCH) et devient candidat à la magistrature de Port-au-Prince. Dans les derniers mois de 1980, il trouve son arrestation. (Affaire Sylvio Claude). Il passe deux années en prison. Les évènements politique de 1991 l’influencent. Il se met à représenter les hommes sous forme d’animaux. Il peint désormais des « animaux civilisés » dans des paysages fantomatiques.
En 1992, il est nommé directeur d’information culture dans le Nord sous le gouvernement de Marc Bazin. Le 2 février 1996, il fonde une organisation culturelle appelée SOKILAK (Sosyete Kilti Lakay).
François Dominique est d’un caractère doux. Il est poète en créole, linguiste, militant politique et président fondateur de la Société Haïtienne de la culture créée en 1990. Optimiste, il a le ferme espoir que son style personnel marque de son empreinte les différentes expressions de la peinture haïtienne.
François Dominique vit à Port-au-Prince.
EXPOSITIONS
Collectives
Années 2000
– 2006 – 2007, Dessalines dans l’imaginaire des artistes haïtiens, Musée d’art Haïtien du collège Saint-Pierre, Port-au-Prince, Haïti.
– 2003 – 2004, Page d’Histoire II, Musée d’art Haïtien du collège Saint-Pierre, Port-au-Prince, Haïti.
Années 1990
– 1999, L’exposition de la Passion, Musée d’art haïtien du collège Saint-Pierre, Port-au-Prince, Haïti.
– 1997, Hommage, (MUPANAH) Musée du Panthéon National haïtien, Port-au-Prince, Haïti.
– 1997, Mille Couleurs d’Haïti, Galerie Vraiment Songe, Paris, France.
Années 1980
– 1985, Caribbean Cultural Festival, Université de South Carolina, Columbia, Etats-Unis.
– 1984, Exposition d’art à Paris, Grand Palais, (MUPANAH), Paris, France.
Année 1970
– 1977, Imagenes de Haiti, Rattan Specialties of Puerto Rico, San Juan, Porto-Rico.
Bibliographie
– GRANDJEAN, Michèle. Artistes en Haïti, cent parmi d’autres. Art et cœur : Marseille, France. Septembre 1997.